Co-construire l’alerte de demain, avec et pour les citoyens

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Co-construire les stratégies de médiation à mettre en œuvre pour définir la culture de l’alerte de demain.

alerte rouge

Créé le 21/09/23

Pour inscrire l’alerte dans le corps et dans le quotidien des citoyens, il faut questionner la façon dont cette alerte est transmise à travers les générations, en évitant de se limiter à des approches « imposées par le haut » (approche top-down) ou de faire des tests sans en expliquer les fondamentaux. 

C’est justement le but de ce projet : co-construire l’alerte de demain, avec les citoyens, et mettre en présence des milieux qui veulent œuvrer pour le bien de tous car une alerte efficace a pour but final de sauver un maximum de vies.

L’alerte doit générer une continuité entre la prévention (information transmise en dehors de la crise, en période d’accalmie) et l’action (mesure réflexe de sauvegarde). En cas de danger (relevant de la sécurité civile) ou de menace (sécurité publique), les citoyens vont recevoir un signal (sonore, lumineux, textuel) face à un événement pouvant porter atteinte à l’intégrité de leurs biens et de leurs vies. Par réciprocité, ils doivent appliquer les consignes de manière appropriée.

Or, les études portant sur l’impact de l’alerte et de l’information préventive montrent que les objectifs ne sont pas atteints en France : seulement 9% des français déclarent savoir comment agir si un incident industriel se produisait près de chez eux (Cap’Com, 2021), 38% se sentent bien préparés face à un risque (Assurance Prévention, 2000), 68% se considèrent mal ou très peu informés (CGDD, 2022), 81% des français n’ont jamais entendu les alertes émises par sirènes (Croix-Rouge, 2016), pour ne citer que quelques chiffres.

Questions de recherche

Voulant explicitement répondre aux défis précédemment exposés, tout en adoptant une démarche innovante (partir des citoyens), 6 questions ont été retenues :

  • Q1 Quelles informations (tant sur le fond que sur la forme) veulent avoir les citoyens en cas d’alerte ?
  • Q2 Doit-on cibler l’alerte par type de population et/ou faut-il réfléchir par catégorie de connaissances, de réactions, de comportements ? (et si oui, dans ce cas, comment faire ?)
  • Q3 Comment faire pour que les citoyens apprennent, sur eux-mêmes et sur leur entourage ?
  • Q4 Les attentes des citoyens évoluent-elles en conditions réelles, et si oui, comment les observer ?
  • Q5 Quels savoirs communs transmettre, notamment aux vecteurs d’alerte et d’information ?
  • Q6 Comment valoriser l’implication des citoyens sur la durée de ce projet de recherche ?


Hypothèses de recherche

Trois hypothèses ont été posées, pour répondre aux six questions précédentes :

  • H1 (Q1, Q2). La culture de l’alerte doit être élaborée, par et avec la société, dans toute sa diversité. L’alerte est souvent étudiée sous un angle réglementaire ou technique, sans une réelle prise en compte de la population, autrement que comme des cibles à atteindre. Or, l’alerte doit intégrer des dimensions humaines, sociales et territoriales. La participation citoyenne est donc indispensable pour infirmer ou non l’hypothèse H1, quitte à ce que les savoirs produits avec les citoyens remettent en cause les connaissances scientifiques et opérationnelles déjà acquises.
  • H2 (Q3, Q4). C’est en expérimentant l’alerte que l’on apprend sur soi-même et sur les autres. H2 se place dans la lignée du “Learning by Doing”, postulant que des personnes assimilent plus efficacement quand elles doivent agir pour répondre à des problèmes concrets, et donc lors de mises en conditions réelles. Un apprenant intègre 10% de ce qu’il lit, 20% de ce qu’il entend et 30% de ce qu’il voit, mais jusqu’à 70% de ce qu’il partage, et 80% de ce qu’il expérimente.
  • H3 (Q5, Q6). Les citoyens resteront le « maillon faible » tant qu’on ne les accompagnera pas. Pour y remédier, on postule que des citoyens engagés (investis dans le milieu associatif ou dans le domaine de la sécurité civile) peuvent jouer ce rôle d’accompagnateurs. Ces sachants, expérimentés et formés, seraient ensuite les relais de la culture de l’alerte, transmettant leurs savoirs à d’autres citoyens, pour in fine ancrer une démarche proactive dans les territoires et sur la longue durée.

Fort de ces principes d’action, le projet mettra en œuvre plusieurs dispositifs de construction et de diffusion de la connaissance sur les dispositifs d’alerte, comme :

  • une vaste enquête nationale, pour recenser les besoins et les attentes ;
  • des ateliers-créatifs à l’écoute de citoyens « experts »
  • des immersions proches du réel pour qu’un citoyen apprenne à agir face au stress ;
  • la construction des piliers support de la culture de l’alerte
  • des expérimentations en temps réel avec les autorités préfectorales ;
  • le suivi des réactions tout public sur les réseaux sociaux numériques ;
  • des formations pour les vecteurs d’alerte et pour les vecteurs d’informations.


Acculturer, sensibiliser, former, pour toucher « toujours plus de citoyens »

Ce projet intéressera un grand nombre de citoyens : plus de 64 000 personnes devraient ainsi être concernés par projet. Pour autant, cette estimation peut être largement augmentée, d’un côté grâce aux exercices (de plus en plus de Préfectures veulent tester FR-Alert en 2023 et définir sa place dans l’actuelle planifications), d’un autre côté, à cause d’un nombre de dangers ou de menaces importants. Dans un contexte où les risques sont mouvants, incertains et parfois peu évidents à anticiper (ex : la survenue de crues dévastatrices après de violents incendies de forêts est de plus en plus étudiée en France), ce projet permettra d’accroître la résilience des territoires sans attendre la survenue des catastrophes, qui arriveront un jour ou l’autre. C’est aussi en définissant l’alerte comme une opportunité de réagir de façon adéquate, et non comme une source de stress, que l’on pourra accompagner chaque citoyen dans sa mise en sécurité et celle de son entourage.


Organismes de recherche et partenaires

UMR ESPACE 7300 CNRS 74 rue Louis Pasteur, Case 19 84000 AVIGNON Cedex 1 

UMR CHROME Rue du Docteur Georges Salan 30021 Nîmes Cedex 01

UMR LGP 8591 CNRS 2 rue Henri Dunant 94320 THIAIS

Principaux intervenants

UMR ESPACE – J. Douvinet, P. Foulquier, M. Rakoto, K. Emsellem

UMR CHROME - K. Weiss, B. Gisclard

UMR LGP - D. Grancher

Date de début / Durée

Septembre 2023 - 2 ans

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