Résilience humaine et feu de forêt : protéger nos habitations

Ce projet, porté par l’INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) et WARUCENE (Bureau d'étude incendie de forêt), vise à créer un outil numérique pour diagnostiquer et cartographier la vulnérabilité des habitations en zones d’interface habitat-forêt et sensibiliser les habitants afin d’accroître leur résilience.

Un risque incendie en forte augmentation

Le réchauffement climatique et l’urbanisation en lisière de forêt accentuent les risques d’incendie. Les évolutions sociétales — arrivée de populations urbaines peu sensibilisées, forte mobilité résidentielle et afflux de touristes — aggravent cette menace en zone d’interface, soulignant l’urgence de développer une véritable culture du risque. Faute de cette culture, les habitations proches des zones boisées sont de plus en plus exposées.

Déjà présent dans les régions méditerranéennes et du sud-ouest atlantique, cet aléa incendie va s’intensifier et s’étendre progressivement vers les régions du Nord, ainsi que dans les régions de montagne.

Chiffres clés

• Jusqu’à 40 % de constructions situées en interface habitat-forêt dans le Var sont menacées ;
• Plus de 90 % des départs de feu d’origine humaine en France Méditerranéenne ;
• 12500 ha brûlés lors du mégafeu de Landiras en 2022 ;
• 11 000 ha détruits lors d’un feu de forêt dans L’Aude ;
• 36 000 ha ravagés lors des feux de forêt en France au 07 août 2025, selon les analyses publiées par l’Effis ;
• En région méditerranéenne française, plus de 50% des départs de feu se situent près des habitations en bordure de forêt.

Objectif : réduire la vulnérabilité des habitations face aux incendies

Le projet vise à créer un outil de diagnostic personnalisé à l’échelle de l’habitat pour :

• Cartographier et évaluer la vulnérabilité des habitations situées dans les zones à risque ;
• Sensibiliser les habitants aux risques d’incendie et aux gestes de prévention (débroussaillement, matériaux de construction, aménagement extérieur) ;
• Favoriser une culture collective du risque et des comportements de protection efficaces.

Méthodologie innovante

Le programme, d’une durée de 18 mois, repose sur trois axes :

1. Modélisation de la vulnérabilité

Développement d’un modèle multicritères basé sur l’expérience d’experts et l’intégration de nouvelles variables telles que les matériaux de construction, la topographie, la végétation et l’aménagement autour de l’habitation. Ce modèle alimentera un prototype numérique accessible au grand public.

2. Co-construction de la culture du risque

Organisation d’ateliers participatifs pour impliquer les habitants dans la compréhension des résultats et encourager la mise en œuvre d’actions concrètes comme le débroussaillement et l’utilisation de matériaux résistants au feu.

3. Évaluation de l’impact

Suivi de l’adoption de l’outil de diagnostic et de l’évolution des comportements afin de mesurer son effet sur la réduction des vulnérabilités et la diffusion de la culture du risque à l’échelle des quartiers.

Résultats attendus

• Un outil numérique d’évaluation personnalisée de la vulnérabilité du bâti sous la forme d’un web service utilisable par les habitants et les collectivités ;
• Une meilleure compréhension du risque et des solutions pour réduire la vulnérabilité ;
• Une diffusion accrue de la culture du risque, favorisant la prévention et la coopération entre voisins ;
• Un protocole de suivi pour mesurer l’efficacité de ces actions sur le long terme.

Une collaboration scientifique et citoyenne

Le projet est porté par une équipe mixte issue de :

• INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement), UMR RECOVER, spécialiste du fonctionnement des écosystèmes et les risques naturels,
• WARUCENE, bureau d’expertise d’ingénierie spécialisé dans l’innovation face au risque incendie,
• Université de Nîmes, Laboratoires Chrome et PROJEKT,
• Le PNR de Baronies Provençales
• Association Régionales des Communes forestières de Provence Alpes Côte d’Azur
• La commune de Prades Pyrénées -Orientales

Les responsables scientifiques du projet sont Eric MAILLE (INRAE) et Sébastien LAHAYE (WARUCENE), qui assurent la coordination des travaux de recherche et le suivi méthodologique.