Rendre les jardins et bâtiments résilients aux feux de forêt

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Comment concevoir des jardins résilients aux incendies pour mieux protéger les habitants et leurs biens ?

maison au milieu d'un forêt qui a besoin d'un débroussaillement pour réduire le risque d'incendie

Créé le 30/10/25

Face aux incendies de plus en plus fréquents et violents menaçant directement les zones habitées, ce projet développe des solutions concrètes pour rendre les jardins et bâtiments situés en interface forêt-habitat plus sûrs et plus résilients.

Pourquoi agir face au risque d’incendie ?

Avec le changement climatique, les périodes de sécheresse sont de plus en plus intenses et les incendies de végétation s’étendent en France et touchent désormais des territoires auparavant épargnés (Ouest, Centre, Nord). L’augmentation de la proximité entre les habitations et les forêts (augmentation de l’interface forêt-habitat) accentue la vulnérabilité des habitations.

Dans ces zones où les maisons côtoient directement la végétation, un simple jardin mal entretenu, des espèces végétales inadaptées ou des matériaux de construction trop prônes à laisser pénétrer le feu dans l’habitation peuvent devenir autant de sources de dégâts.

Objectifs du projet

L’implantation et le choix des végétaux autour des habitations sont des facteurs déterminants pour augmenter très significativement l’auto-protection des habitations, qui sont le complément indispensable aux moyens de protection mis en place pour l’intervention pompier (voirie adaptée, présence d’hydrants) qui peut être retardée voire ne pas pouvoir avoir lieu

Or, 90 % des maisons détruites lors des feux de forêt se situent sur des terrains pas ou mal débroussaillés, et à ce jour, moins de 30 % des interfaces forêt-habitation respectent les obligations légales de débroussaillement. Les surfaces incendiées ont augmenté de 200 % en 20 ans. Que faire ?

Le projet « Jardins et bâtiments résilients à l’incendie », coordonné par Bruno Guillaume (Efectis) avec comme partenaires Aix-Marseille Université, l’INRAE et l’Université du Maryland souhaite donc se concentrer sur la réduction de la vulnérabilité des habitations aux feux de forêt grâce à une meilleure gestion de l’implantation végétale et du choix des espèces autour des bâtiments.

Il vise à caractériser de manière scientifique l’exposition des bâtiments aux végétaux situés alentour, déterminée jusqu’alors à dire d’expert, et à établir par modélisation numérique des distances d’éloignement et des discontinuités de végétation nécessaires autour des bâtiments pour réduire le risque incendie, en fonction de la nature des végétaux. Ce sera la première fois que la combustion de la végétation humide sera prise en compte dans ce type d’approche, un facteur essentiel mais jusqu’ici négligé dans la modélisation des feux.

Méthodologie de la recherche

  • Amélioration de de la classification existante des végétaux dans leur comportement au feu, par une prise en compte plus détaillée des paramètres modifiant ce comportement, et essais de combustion sur des espèces représentantes de chaque classe.
  • Validation d’un module innovant de combustion du végétal humide, et intégration de ce module dans un modèle de propagation 3D du feu au jardin et au bâtiment, vérifié sur des cas historiques d’incendies.
  • Développement d’un algorithme de calcul de vulnérabilité des bâtiments et adéquation des distances de protection.
  • Rédaction et diffusion d’un guide technique à destination des particuliers, collectivités locales et professionnels du bâtiment.

Résultats et impacts attendus

À l’issue du projet, les équipes souhaitent fournir :

  • Un guide pratique pour les habitants, avec des recommandations d’aménagement dans l’espace et au niveau des espèces végétales et d’entretien des jardins pour limiter le risque d’embrasement.
  • Des référentiels techniques et un outil d’aide à la décision pour les collectivités, afin d’intégrer la résilience incendie dans leurs politiques de prévention.
  • Des outils de sensibilisation (fiches, supports pédagogiques) pour informer sur l’importance des distances de sécurité et des espèces implantées, tout en conciliant la préservation écologique, la biodiversité et les matériaux de construction.
  • Des bénéfices indirects pour les pompiers, en facilitant l’autoprotection des habitations, et pour les assureurs, grâce à une réduction de la sinistralité.

Un projet au service de la prévention

En associant sciences, écologie et ingénierie, ce projet développe des solutions réalistes pour rendre nos habitats plus sûrs face aux incendies. Il illustre la mission de la Fondation MAIF : soutenir la recherche pour prévenir les risques et protéger durablement les habitants.


Organismes de recherche et partenaires

Principaux intervenants

Coordinateur du projet : 

Bruno GUILLAUME, Directeur de Recherche, Efectis

Equipe de recherche : 

Anne GANTEAUME, Directrice de Recherche, INRAE

Aymeric LAMORLETTE, Maître de conférences, Aix-Marseille Université

Arnaud TROUVE, Professeur, Université du Maryland.

Date de début / Durée

16 octobre 2025 pendant 36 mois