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Bien réagir face au danger collectif

Comment optimiser la sécurité d’une foule, son évacuation et sa résilience lors de situations d’urgence, grâce aux connaissances des sciences humaines et sociales ?

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Créé le 27/10/20

L’idée selon laquelle, en situation de danger immédiat, chacun aurait tendance à adopter un comportement individualiste et/ou irrationnel, est ancienne. Elle est en fait assez éloignée de la réalité, comme l’ont montré plusieurs études portant sur les témoignages de survivants de désastres collectifs, dont les attentats du 11 septembre à New York et ceux de novembre 2015 à Paris.

Ces témoignages montrent que les comportements prosociaux sont plutôt la règle, malgré la peur et la conscience du danger. Les premiers intervenants (pompiers, services de sécurité, SAMU, « first responders » en anglais) ne sont donc pas les premiers à intervenir : les membres de la foule elle-même (les « zero responders ») ont également un comportement spontané et pro-actif, qu’il est important de prendre en compte dans la manière dont les secours sont organisés.

Dans les situations de danger collectif, les facteurs humains sont évidemment décisifs. Cependant, les mécanismes socio-cognitifs présidant au comportement des individus en situation de danger restent mal connus. Ce projet répond à la nécessité d’une recherche appliquée spécifiquement tournée vers une application efficace et éthique des connaissances scientifiques à la gestion précoce des situations de danger collectif.

Comprendre la foule

Le projet vise à comprendre les comportements des individus dans la foule à chaque étape de réaction à un danger collectif, afin de favoriser la communication, permettre à chacun d’être plus vigilant, communiquer plus facilement, comprendre plus rapidement ce qu’il se passe et le cas échéant, évacuer plus efficacement. C’est notamment par l’utilisation d’outils technologiques dans un environnement connecté que des personnes sans formation particulière peuvent être pro-actives lors de situations d’urgence.

Quatre étapes de réaction à un danger collectif sont distinguées :

  • Vigilance collective et détection de la menace : Comment la présence d’autres individus modifie-t-elle notre tendance à faire attention à notre environnement et à ses dangers (par exemple, la présence d’un colis suspect) ? Comment optimiser la vigilance et la détection collective des dangers ?
  • Communication au sein d’une foule : La propagation d’une information menaçante implique une communication spontanée entre les membres du groupe. Mais les comportements individuels peuvent être inhibés sous l’effet de la présence d’autres personnes. Sous quelles conditions cet « effet témoin » s’exerce-t-il et comment le minimiser ?
  • Réaction aux signaux d’alerte : Un signal d’alerte peut déclencher des réactions excessives – allant parfois jusqu’à des comportements inutiles et dangereux – et à l'inverse, il est souvent ignoré alors qu’un danger est imminent. Quels sont les mécanismes qui déterminent la réactivité des membres d’un groupe ? Comment optimiser les alarmes pour provoquer une réponse adaptée ?
  • Évacuation et/ou protection contre le danger : Quel est l’impact des variables contextuelles sur la propension des individus à adopter un comportement prosocial lors de l’évacuation d’un lieu (ne pas se précipiter au détriment des autres, s’arrêter pour aider quelqu’un, explorer de nouvelles voies de sortie) ou de la mise en œuvre des actions appropriées pour contrer le danger ?

Guider la foule

En focalisant sur la manière dont les membres d’un groupe collaborent pour prévenir et réagir efficacement à une situation potentiellement menaçante, l'équipe identifiera puis testera les hypothèses les plus prometteuses de la littérature de façon systématique et expérimentale, en utilisant des techniques variées issues de la psychologie cognitive (notamment l’eye-tracking et la réalité virtuelle).

La partie appliquée du projet portera sur une application mobile reposant sur la communication, la collaboration et l’entraide entre les individus. Elle aura pour objectif de prévenir efficacement les risques d’accidents lors de regroupements grâce au partage de l’information par les citoyens eux-mêmes, tout en désamorçant l’effet témoin sur les comportements prosociaux.

Code du projet

Bien réagir au danger collectif

Organismes de recherche et partenaires

Strane Innovation

LAPSCO (Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive) Université Clermont-Auvergne

LaPEA (Laboratoire de Psychologie et d'Ergonomie Appliquée) Université Paris-Descartes


Principaux intervenants

Tiffany Morisseau, Strane Innovation

Date de début / Durée

36 mois / Novembre 2020

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