Mieux comprendre les foules pour s'y sentir mieux

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Comment combattre les idées préconçues sur les foules et développer sa prosocialité ?

Foule devant la Tour Eiffel pour les fêtes de fin d'année

Créé le 27/10/20 modifié le 07/11/2023

Il existe beaucoup de mythes et d’idées préconçues sur les foules comme, par exemple, le fait qu’en situation de danger immédiat, chacun aurait tendance à adopter un comportement individualiste et/ou irrationnel. Des études ont montré que les comportements spontanés variaient en fonction de la proximité et la densité de la foule. Les chercheurs ont développé une plate-forme ludique et pédagogique pour nous aider à comprendre, voire aimer les foules.

Les mythes populaires sur les foules

Le premier mythe qui existe sur la foule porte sur son impuissance. Les foules sont perçues par le grand public comme des entités passives et impuissantes dans des situations d’urgence, incapables d’agir pour se sauver avant l’arrivée des premiers secours. Le deuxième mythe concerne le désordre civil, et renvoie à l’idée que les situations d’urgence poussent les personnes à se comporter de manière antisociale, menant à des débordements et des bagarres. Enfin, le troisième mythe – et le plus populaire – est celui de la panique de masse. Il décrit les foules en situation de danger comme touchées par une peur exagérée qui se propage par contagion entre les membres d’une foule et qui mène à des comportements de fuite inconsidérés, précipités et ne respectant pas les normes sociales.

Les comportements individuels réels sont plutôt coopératifs

En réalité, cette peur ne se transforme pas en un phénomène de panique de masse où la foule est collectivement paniquée, courant partout et criant de manière irrationnelle. Les individus d’une foule continuent d’agir de manière prosociale : une peur soudaine motive les individus à chercher du soutien social et à se rapprocher des autres. En d’autres termes, face à la peur, les êtres humains cherchent à former des liens sociaux et à rester solidaires d’autres personnes, en particulier celles qui leur sont familières.

Densité, identité sociale et prosocialité

Ces trois variables influent sur notre perception de la foule. La densité, c’est à dire le nombre de personnes présentes dans un espace donné, rend négative l’expérience de la foule. L’identité sociale est la partie de l’identité d’une personne qui est liée à son appartenance à un groupe social (genre, orientation politique, nationalité, fan d’un club de sport, etc.). De manière assez intuitive, plus les gens s’identifient aux personnes autour d’eux, plus leur expérience de la foule est positive. Ce que le projet souhaite démontrer, c’est que la prosocialité, c’est-à-dire l’attention que les personnes portent aux autres, agit aussi comme un facteur positif. En laboratoire, et à partir de questionnaires, cette présomption s’avère exacte. Mais comment le prouver à grande échelle et sans le filtre du questionnaire ?

Comment rendre l’expérience de la foule plus positive ?

En partant de tout ce qui précède, l’équipe de recherche a conçu un site (Chouettes-foules) comprenant un volet pédagogique sur la psychologie des foules et un jeu immersif dans des foules quotidiennes (les transports en commun par exemple).

Si on ne peut pas éviter la foule ou que la densité de celle-ci ne diminue pas, nous pouvons essayer d’identifier les pensées et émotions des autres personnes pour savoir si elles sont similaires aux nôtres, afin de nous sentir plus proches d’elles. Nous pouvons aussi essayer d’aborder ces situations de foules désagréables de manière moins personnelle et plus collective, notamment en observant des situations confuses ou problématiques. Le jeu Chouettes Foules est justement conçu pour vous aider à mieux faire cela, et à vivre plus sereinement des situations de foules !

En développant cette prosocialité, en rapprochant les individus indépendamment de leur appartenance et identité sociale, on sème les ingrédients qui permettront une meilleure collaboration et coordination lors d'une situation d'urgence. 

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Organismes de recherche et partenaires

Strane Innovation

LAPSCO (Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive) Université Clermont-Auvergne

LaPEA (Laboratoire de Psychologie et d'Ergonomie Appliquée) Université Paris-Descartes


Principaux intervenants

Tiffany Morisseau, Strane Innovation

Guillaume Dezecache, Université Clermont-Auvergne

Date de début / Durée

36 mois / Novembre 2020

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