Le marchand de sable, pas encore prêt à se connecter

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Les objets connectés censés aider à mieux dormir s’avèrent peu efficaces.

femme qui dort à côté de son smartphone et qui porte une montre connectée

Archives 2019

En revanche, quand ils sont bien conçus, ils peuvent sensibiliser les utilisateurs à une bonne hygiène du sommeil.

Qu’ils se portent au poignet ou au doigt, se fixent sur la tête, se logent sous le matelas, les objets connectés conçus pour capter nos données de sommeil présentent une assez bonne fiabilité quand il s’agit d’évaluer la quantité du temps que nous passons dans les bras de Morphée. En revanche ils ne sont pas très efficaces pour nous aider à bien dormir.

C’est le résultat d’une étude menée conjointement par le Lati (laboratoire adaptation travail individu) de l’Université Paris-Descartes et la société de conseil en ergonomie Ergo-centre.

Performance au lit

L’équipe de chercheurs a ainsi testé auprès d’une trentaine d’utilisateurs sept objets qui évaluent, à l’aide de divers capteurs (mouvements, respiration, fréquence cardiaque…), la durée et la vertu réparatrice de notre sommeil.

Parmi les services proposés par ces objets, certains sont très appréciés. Comme par exemple l’indication, en fonction de notre courbe de sommeil, du meilleur moment pour se réveiller frais et dispos. En revanche, dès qu’il s’agit de nous faire mieux dormir – par l’émission d’un son constant, par exemple, appelé « bruit rose » -, ça marche moins bien, et peut même s’avérer contre-productif. Focaliser l’attention de l’utilisateur sur son sommeil est la meilleure façon d’altérer ce dernier. Résultats et score sont des notions qui cohabitent mal avec le lâcher prise que suppose l’endormissement.

Interface et conseils personnalisés

Un intérêt important de ce type d’objet est de contribuer à diffuser des conseils adaptés sur la gestion du sommeil. Véritable enjeu quand on sait que bien dormir est un facteur essentiel pour l’espérance de vie et la santé.

Encore faut-il que ces conseils soient clairs et personnalisés. Les chercheurs du Lati et d’Ergocentre se sont donc attachés à mettre au point une interface pour smartphone qui utilise les données collectées par les objets et les traduit sous forme visuelle et intuitive. L’application Interprète les données et courbes du sommeil fournies et leur associe des recommandations.

Elle donne aussi des adresses de spécialistes du sommeil et rappelle des principes basiques pour prévenir l’accumulation d’une dette de sommeil et adopter des rythmes réguliers.

A consulter : notre guide du sommeil. 

La sieste : d’accord mais brève

Au fil de ses questionnaires aux utilisateurs, l’équipe a en effet identifié une méconnaissance flagrante des règles les plus simples. Exemple : vous pensez qu’une grasse matinée va éponger votre retard de sommeil ? Pas du tout. Elle contribuera plutôt à dérégler votre horloge biologique. Mieux vaut faire une sieste brève. Un somme de dix minutes permet de récupérer sans se réveiller dans un état comateux.

Les chercheurs doivent proposer une interface pour ce qui pourrait être une application de gestion du sommeil plus en lien avec les personnes et leur diversité (besoin de sommeil, rythme et habitude de vie, etc.).

Pour l’instant, une première version de l’application a été testée et jugée encore insuffisamment parlante et claire. Les chercheurs vont donc poursuivre leurs travaux pour la rendre plus lisible. C’est la condition pour que les objets connectés puissent réellement faire évoluer les comportements. Et qu’ils intéressent, au-delà des fans de gadgets technologiques, les personnes souffrant de troubles du sommeil.


une femme au lit qui consulte son smartwatch

Organismes de recherche et partenaires

Laboratoire « Adaptations Travail Individu »
Institut de Psychologie, Centre Henri Piéron, Université Paris Cité, 71 avenue Edouard Vaillant 92100 Boulogne Billancourt.

Principaux intervenants

Responsable du projet : Philippe CABON

Date de début / Durée

Septembre 2016 / 24 mois /

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