Prévention des risques cyclistes

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Grâce à une meilleure compréhension de la prise de risque et de ses sources, proposition d’innovations pour la prévention des comportements à risque cyclistes.

cycliste en milieu urbain

Créé le 14/10/20

Le vélo constitue un mode de transport de plus en plus fréquent (8% des transports quotidiens en Europe, Commission Européenne, 2014). Le nombre d’utilisateurs a encore vocation à augmenter dans les prochaines années, en lien avec ses avantages économiques, sanitaires et environnementaux, et la congestion des réseaux de transport. 

Or, les cyclistes présentent parmi les plus grands risques de blessures et décès, et constituent ainsi une catégorie d’utilisateurs de la route particulièrement vulnérables. On observe donc une croissance du nombre d’accidents impliquant des cyclistes, et on peut craindre qu’elle se poursuive dans les années à venir.

Les cyclistes : un terrain expérimental idéal

L’observation des comportements cyclistes constitue un terrain idéal pour l’étude générale des comportements à risque, et de leurs déterminants psychologiques. Plus encore, le champ du transport cycliste est l’un des rares domaines de la prise de risque qui combine presque toutes les caractéristiques pertinentes pour une étude de ce type de comportement :

  • les risques pris sont assez facilement observables (ex. respect du code de la route, port ou utilisation ou non d’équipements de sécurité obligatoires ou recommandés) et semblent pouvoir être mesurés correctement par auto-déclaration des usagers ;
  • le secteur est relativement peu régulé et les accidents sont peu couverts : la sanction des infractions reste minoritaire, voire rare, les normes sociales y sont moins prégnantes que pour la conduite des véhicules motorisés, et la couverture par une assurance des dommages y est quasiment inexistante. Cela laisse aux usagers une grande marge de manœuvre dans le choix des risques encourus ;
  • ces risques ont des conséquences dans un large spectre de domaines différents (risque physique, « de blessure », et risque financier – dommages matériels au vélo ou vol par exemple) ;
  • les enjeux sont importants, au sens où les conséquences pour l’individu supportant ces risques peuvent être considérables (jusqu’au décès malheureusement) ;
  • ces risques englobent la question essentielle de l’articulation entre le risque pris pour soi-même ou et le risque que l’on fait peser sur les autres usagers (par exemple les piétons).


Les comportements à risque sont multidimensionnels

Dans un premier temps, le projet va développer des outils pour déterminer les « profils à risque » en partant de l’hypothèse que les facteurs sont multidimensionnels et varient en fonction de la nature et de l’objet du risque. Des expériences de laboratoire seront conduites, respectant les canons méthodologiques de l’économie expérimentale pour mesurer les choix et attitudes des acteurs vis-à-vis de types d’actions de prévention.

Différentes stratégies permettent de modifier les comportements humains : rôle des normes sociales et de l’éthique (insister sur le fait qu’une norme est très largement suivie la renforce), rôle du statu quo (si porter un casque est une habitude), l’importance de l’engagement (la dynamique des décisions), rôle de la pression sociale (le fait d’être observé notamment), rôle des comparaisons sociales (le fait d’observer les autres), rôle des croyances et des biais cognitifs (la surestimation des petites probabilités, les façons biaisées dont les individus traitent les informations en général peuvent être utiles), rôle des émotions (qui ont un fort pouvoir motivant, la peur bien entendu), etc.

En illustration, des interventions comportementales seront construites et testées, en laboratoire et sur le terrain, en mode individuel ou collectif pour mesurer la pression des pairs.

Mode opératoire :

  • stimulus (communication, nudge, autre…) ;
  • mesure de la disposition à payer pour une variété d’équipements de prévention ;

ou

  • questionnaire sur les comportements auto déclarés.

Les résultats du projet seront mis à disposition sur un site internet pour être repris par des associations en charge de prévention ou par les cyclistes eux-mêmes.

Organismes de recherche et partenaires

Principaux intervenants

Fabrice LELEC, Responsable scientifique, Professeur des universités - Université de Lille, 

Nicolas VAILLANT, Vice-Recteur Recherche & Directeur de Recherche, ETHICS EA-7446 - Anthropo-Lab - Université Catholique de Lille

Date de début / Durée

36 mois / Novembre 2020

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