Un choc émotionnel pour éviter les chocs

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La réalité virtuelle peut elle se mettre au service de l’éducation pour changer durablement les comportements ?

Femme au volant d'un dispositif de réalité virtuelle de conduite

Créé le 30/06/2019

La prise de risque fait partie de notre nature profonde. Elle nous permet d’avancer et de découvrir de nouveaux horizons. Mais la prise risque sans conscience crée des situations dangereuses ou empêche de les déceler.

Car le danger ne se présente pas de manière uniforme, il dépend de nos capacités à le surmonter, de nos capacités à l’évaluer, de nos références sociologiques, de notre relation à l’autre, de notre vécu, etc.

Un sujet de recherche avec l'apport de la réalité virtuelle.


Par exemple : monter sur une chaise pour décrocher un objet placé en hauteur ne présente aucune difficulté pour un adulte en pleine possession de ses moyens, alors qu'il s'agit d'une épreuve d’équilibre pour une personne âgée et une mise en péril pour un jeune enfant. Autre exemple : conduire à grande vitesse dans une rue passante peut se vivre comme une mise en danger de la vie d’autrui, ou représenter une expression hypertrophiée de son égo associée à un manque total d’empathie.

En bref, le risque s’alimente de nos comportements qui eux-mêmes sont le fruit de notre éducation et de notre interprétation du monde. Les campagnes de prévention sont très souvent éducatives, elles informent, elles apportent du savoir. Leur efficacité sur les jeunes enfants se réduit drastiquement dès que l’information de départ a été intégrée. Multiplier les campagnes, répéter les messages, ne sert plus à grand-chose : les gens savent. S’ils ne font pas ce qui est souhaité, c’est en toute connaissance de cause. Pour aller plus loin, il faut agir sur les comportements, travailler sur les émotions et quitter le domaine du rationnel

Car nous agissons aussi en fonction de nos expériences sensorielles. Notre corps mémorise et intègre et il se rappelle à nous dans des circonstances proches. La réalité dramatique d’un accident évité de justesse peut nous amener à plus de sagesse et de prudence.

S’il n’est évidemment pas possible de provoquer des accidents pour en réduire le nombre, l’idée d’utiliser la réalité virtuelle comme outil de prévention, en créant artificiellement des émotions, prend toute sa pertinence.

On s’y croirait ! C’est presque réel ! voilà des expressions de personnes ayant expérimenté des dispositifs de réalité virtuelle. Les techniques actuelles parviennent à leurrer le cerveau et créent des environnements de plus en plus réalistes. La gestion des émotions par la réalité virtuelle devient une option pertinente pour agir sur les comportements.

Une équipe de recherche pluridisciplinaire, sous la houlette de Immersive Factory, va soumettre des volontaires à plusieurs médiums de prévention routière puis observer leurs comportements sur simulateurs de conduite avant le medium et après. L’observation se déroulera 6 mois après afin de vérifier si les éventuels changements de comportement sont durables ou pas.

Les médiums choisis :

  • un film issu d’une campagne de prévention routière récente, comportant un accident grave ;
  • une mise en situation en réalité virtuelle, dans laquelle la personne conduit et peut avoir un accident grave en lien avec ses choix ;
  • l’utilisation d’un jeu sérieux.

Les mises en situation, avec plusieurs dizaines de "testeurs" vont débuter dans quelques semaines. En cas de succès, elle signifierait des avancées importantes en matière de prévention des risques.


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