Découvrez les conclusions du projet Téléphone au Volant

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Les utilisations du smartphone au volant engendrent de plus en plus de manipulations alors même que les recours aux commandes vocales et kit mains libres ne sont que très peu exploités.

Homme qui interagit avec son smartphone lorsqu'il conduit

Créé en 2014, modifié le 30/08/23

Alors que le prochain concours Grand Angle de la Fondation MAIF a pour pour thème "Smartphone au volant, le coup d'œil imprudent", l'étude réalisée par l'Ifsttar/ Université Gustave Eiffel met en évidence les dangers de l'utilisation du smartphone au volant.

Questionnaire sur les usages du téléphone au volant

Cette étude réalisée en ligne auprès de plus de 2800 conducteurs, vise à répertorier, comprendre et quantifier les usages du téléphone et des systèmes d’information au volant. Elle pointe la nécessité, pour réduire les manipulations du téléphone au volant d’encourager le recours aux Kits mains-libres et les dispositifs à commandes vocales qui perturbent moins l’activité de conduite[i]. Les chercheurs rappellent toutefois qu’utiliser son téléphone au volant détourne l’attention et doit être évité autant que possible.

 

4 conducteurs sur 10 utilisent leur smartphone au volant. Parmi eux, et tout en conduisant :

  • 70% lisent ou écrivent des SMS
  • 20% prennent photos ou selfies
  • 17% échangent sur les réseaux sociaux
  • près de 60% se sont déjà faits peur

Téléphone et sécurité 

Lorsqu’ils manipulent leur téléphone en conduisant, les conducteurs se mettent en danger. L’étude a mis en évidence que 22% des conducteurs (59% des utilisateurs) se sont déjà faits peur en utilisant leur téléphone au volant et 12% (32% des utilisateurs) ont déjà fait un écart sur la voie en le faisant. C’est notamment le cas en lisant ou écrivant des SMS, en paramétrant le GPS ou en voulant ramasser le téléphone tombé au sol. Plus de la moitié (53%) des utilisateurs de SMS se sont déjà faits peur en lisant ou écrivant un message ; 73% des personnes qui lisent des SMS au volant le font avec le téléphone tenu à la main.

Téléphone en mains-libres 

22% des conducteurs et plus de la moitié des utilisateurs (58%) ont recours, au moins de temps en temps, à des commandes vocales ; seulement 60% des conducteurs qui utilisent un Kit mains-libres (KML) le font de façon quasi systématique.

Les commandes vocales des smartphones sont malgré tout assez méconnues et peu utilisées pour les SMS. Seuls 21% des conducteurs qui envoient des SMS utilisent préférentiellement la commande vocale lorsqu’ils sont au volant.

Le téléphone, un vecteur de communication

  • LES APPELS : Au volant, les conversations restent l’usage le plus répandu du téléphone ; 36% des conducteurs passent des appels téléphoniques. Le fait d’avoir des conversations au volant n’est pas corrélé avec les autres usages du téléphone au volant tels que les SMS et les EMAILS.
  • LES SMS et EMAILS : 27% des conducteurs lisent ou écrivent des SMS au volant (70% des utilisateurs) tandis que 9% des conducteurs lisent ou écrivent des emails (23% des utilisateurs). Tous les conducteurs perçoivent qu’ils prennent un risque en écrivant des SMS, quels que soient leurs profils (âge, sexe, kilomètres parcourus, fréquence d’usage), ce qui n’est pas le cas pour les conversations téléphoniques, le risque perçu diminuant avec la fréquence de la pratique.
  • PHOTOS : 8% des conducteurs (20% des utilisateurs) ont déjà pris une photo ou un selfie ; 16% des conducteurs de moins de 35 ans ont déjà fait une photo ou un selfie en conduisant.
  • LES RESEAUX : 6,5% des conducteurs (17% des utilisateurs) ont déjà consulté des notifications sur les réseaux sociaux ; 16% des conducteurs de moins de 35 ans vont sur les réseaux sociaux en conduisant ; la pratique diminue avec l’âge, mais concerne encore 7% des conducteurs de 35-44 ans.

Les usages observés témoignent davantage d’un effet générationnel que d’un effet de l’âge : les nouvelles pratiques qui apparaissent régulièrement sont propres aux jeunes, mais une fois initiées elles perdurent chez ceux qui les ont découvertes alors qu’ils étaient plus jeunes. 

Un outil d’acquisition d’information et d’aide à la conduite

  • INTERNET : 8,5% des conducteurs vont sur internet (22% des utilisateurs).
  • GPS : 21% des conducteurs utilisent une application GPS de leur téléphone. Pour 11% des conducteurs c’est même la fonction de leur téléphone qu’ils utilisent le plus, avant les conversations. Les applications GPS sont plébiscitées parce qu’elles sont gratuites, jugées plus fiables et ont des mises à jours automatiques.
  • MUSIQUE : 16% des conducteurs écoutent de la musique sur leur téléphone (41% des utilisateurs).

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[i]L’étude de He et col. (2014) montre que l’usage de commandes vocales pour envoyer un message perturbe bien moins l’activité de conduite que l’utilisation manuelle du téléphone. Les auteurs rappellent toutefois que le recours à ces technologies ne supprime pas pour autant toute interférence avec la tâche de conduite, les conducteurs se trouvant dans tous les cas en situation de double tâche. De tels résultats sont confortés par ceux de Fitch et col. (2013) qui a mis en évidence un risque d’accident plus faible chez les conducteurs utilisant des commandes vocales ou des téléphones en mains-libres.

  • He J., Chaparro A., Nguyen B., Burge R.J., Crandall J., Chaparro B., Ni R., Cao S. 2014. Texting while driving: Is speech-based text entry less risky than handheld text entry?, Accident Analysis and Prevention 72 (2014) 287–295) a mis en J. Hea,∗, A. Chaparroa, B. Nguyena, R.J. Burgea, J. Crandalla, B. Chaparroa, R. Nia, S. Cao, Accident Analysis and Prevention, 287–295
  • Fitch, G.A., Soccolich, S.A., Guo, F., McClafferty, J., Fang, Y., Olson, R.L., Perez, M.A.,Hanowski, R.J., Hankey, J.M., Dingus, T.A., 2013. The Impact of Hand-held and Hands-free Cell Phone Use on Driving Performance and Safety-critical Event Risk, Report No. DOT HS 811 757, National Highway Traffic Safety Administration,Washington, DC.

 

 

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