Gestes de premiers secours, plus d’efficacité grâce à la vidéo

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Les gestes de premiers secours ne s’improvisent pas et il n’est jamais simple d’engager les premiers témoins dans un massage cardiaque par exemple.

gestes de premier secours

Créé le 13/11/20, modifié le 28/06/23

L’utilisation de la vidéo en temps réel démonter une plus grande efficacité en ce qui concerne l’implication des témoins dans la prise en charge d’urgences et dans la réalisation des gestes de premiers secours. Pour arriver à cette conclusion, le projet mené par I3-Telecom Paris, Institut Polytechnique de Paris a travaillé avec un centre de secours à Genève, deux applications utilisant des vidéos (Urgentime et Sara112) et a conduit des expérimentations au sein de deux Living Lab. 

Des urgences qui ne peuvent pas attendre les urgences

Chaque année, les arrêts cardiaques hors hôpitaux, les AVC et les étouffements font de nombreuses victimes. Améliorer le taux de survie de ces pathologies est une préoccupation pour les autorités de santé publique depuis des dizaines d’années. Les recommandations sont de mobiliser les citoyens témoins des urgences et d’utiliser des applications numériques. Les études montrent que les témoins sont peu à agir en raison d’une méconnaissance des gestes de secours, de peur de blesser la victime et d’un manque d’expérience de collaboration avec les centres de secours. Il existe de nombreuses applications disponibles comme Save a life, Staying alive, Sara112, Pulsepoint, UrgenTime, ou Goodsam qui permettent de diffuser l’urgence vers des personnes déjà identifiées (premiers répondants) ou pour inciter les témoins à agir.

Un Living Lab pour recréer des situations réelles

La création d’un Living Lab apparaît comme une méthode pertinente afin de créer confiance et collaboration au sein de tous les acteurs de la chaîne de la survie (régulateur, premiers répondants, ambulanciers, témoins). L’importance d’un test proche des situations réelles permet l’émergence de connaissances via différents canaux : cognitif, corporel et émotionnel. Ce type d’apprentissage a démontré son efficacité dans la rétention des gestes de premiers secours.

Le projet a mis en place deux Living lab au sein de la centrale Urgences Santé des Hôpitaux Universitaires de Genève avec 52 citoyens issus de la population générale, 10 dispatchers, 20 premiers répondant et 8 ambulanciers. 25 simulations ont été réalisées sur l’arrêt cardiaque et l’étouffement du nourrisson avec l’apport de deux applications incluant l’utilisation de vidéos (Sara112 et UrgenTime). Ces simulations ont été suivies d’un débriefing collectif.

Collaboration, confiance, implication, pertinence

La collaboration est atteinte lorsque chaque partie (témoin/régulateur) ont une représentation des objectifs et des procédures commune. Pour le régulateur, la confiance envers le témoin se développe lorsque ce dernier donne des informations précises et réalise des feedbacks sur les actions qui lui sont demandées. Même lorsque des incompréhensions ou des confusions se glissent dans les procédures, régulateur et témoin compensent et retrouvent rapidement un chemin pertinent. Les apprentissages individuels des témoins par l’expérimentation concernent principalement le massage cardiaque. Le processus de débriefing permet le passage d’une représentation individuelle à une compréhension partagée et enrichie. Les rôles et les attentes des acteurs sont examinés et alimentent une révision des procédures d’identification et de prise en charge des pathologies.

Impact des applications dans la régulation des urgences

L’usage des applications n’a pas d’impact sur le temps de prise en charge (identification de l’arrêt cardiaque et mise en œuvre des gestes de premiers secours). En revanche, le temps de prise en main de l’application peut générer du stress et ce d’autant plus que les conditions de débit Internet sont favorables ou pas.

La vidéo de démonstration du massage cardiaque (Sara112), adulte ou nourrisson, a été considérée comme utile et bénéfique par les témoins. Moins pour la vidéo sur la position latérale de sécurité (PLS) qui est plus familière et maîtrisée. L’utilisation de la visio-conférence (UrgenTime) a été fortement appréciée par les régulateurs ; conscience de la situation, contrôle sur les gestes réalisés par les témoins.

Diffuser des pratiques et ces technologies

Cette expérimentation a fait la preuve de son efficacité. L’application UrgenTime est désormais intégrée dans le quotidien du centre des urgences de Genève. Les participants ont tous déclaré vouloir aller plus loin dans l’engagement et manifestent une mémorisation exceptionnelle, 8 mois après le Living Lab, des gestes de premiers secours.

Cette efficacité pourrait être exponentielle par la répétition et la variation des thèmes abordés. Ces dispositifs pourraient contribuer à lever les résistances à l’action urgente et salvatrice, à préparer les populations en amont, à créer des communautés engagées et disponibles.



Organismes de recherche et partenaires

I(Institut Interdisciplinaire de l'Innovation) UMR 9217 - Institut Polytechnique de Paris

Principaux intervenants

Caroline RIZZA, Telecom-Paris
Robert LARRIBAU, Centrale Urgences Santé des Hôpitaux Universitaires de Genève

Date de début / Durée

24 mois / Novembre 2020

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